L'activité aviron
L’aviron, sport de glisse, est une activité de plein air, de loisir et de compétition.
Considéré comme sport complet, il mobilise l’ensemble des groupes musculaires et exige une bonne coordination gestuelle.
Le mouvement du rameur est cyclique et se compose de deux phases principales :L’objectif poursuivi par le rameur est de se déplacer sur l’eau au moyen d’un bateau et d’avirons. Pour y arriver, le rameur doit en permanence propulser, équilibrer, diriger son embarcation et coordonner l’ensemble «rameur – bateau – avirons».
- La phase d’appui pendant laquelle la coordination de l’action des jambes, du tronc et des bras permet la propulsion et l’accélération de l’embarcation ;
- La phase de replacement pendant laquelle le rameur se replace et récupère pour une nouvelle phase d’appui
Ces deux phases sont reliées entre elles par deux phases de transition: le dégagé et la prise d’eau.
La réalisation correcte de chacune de ces actions dans un rythme adapté est un gage d’efficacité.
La technique est l’ensemble des procédés utilisés par le rameur pour rendre ce déplacement le plus économique et le plus efficace possible.
En aviron elle est régie par les contraintes mécaniques et biomécaniques imposées par le matériel, l’environnement et les moyens humains. Elle est identique pour tous les individus : elle diffère ainsi du style qui peut être propre à un rameur ou à un groupe de rameurs.
Les principes d'action
S’équilibrer
Il s’agit de mettre le bateau dans une position stable assurant :
- La mise en sécurité ;
- Une bonne installation pour exercer une action motrice efficace.
Pour cela le rameur doit en permanence :
- Maintenir son corps dans le plan vertical (axe longitudinal de l’embarcation) ;
- Stabiliser le bateau en ajustant la hauteur des poignées des avirons.
Se diriger
Il s’agit d’influer sur la direction du bateau par l’intermédiaire des avirons et/ou du gouvernail pour se déplacer. Il faut tenir compte de l’environnement (courant, vent, obstacles, autres usagers…) et des règles de navigation.
Le rameur a recours aux manœuvres suivantes :
- Nager (avancer) en tirant sur les avirons ;
- Dénager (reculer) en poussant sur les avirons ;
- Virer (tourner) en nageant plus fort ou avec plus d’amplitude d’une bordée que de l’autre ;
- Rabattre (faire demi-tour) en nageant d’une bordée et dénageant de l’autre.
Se propulser
C’est l’action motrice permettant de faire avancer son embarcation à partir d’un appui.
La phase d’appui
Pour déplacer son bateau le rameur effectue un mouvement cyclique comprenant deux phases principales (la phase d’appui et la phase de replacement) reliées entre elles par deux éléments de transition (le dégagé et la prise d’eau).
La phase d’appui
Cette phase a pour objectif le déplacement de l’embarcation. Elle commence dès que la palette est totalement immergée et se termine lorsque celle-ci est hors de l’eau (dégagé).
Cette phase est caractérisée par :
- une poussée continue des membres inférieurs
- une ouverture progressive de l’angle tronc – cuisses
- une traction des membres supérieurs
L’efficacité de cette phase dépend de :
- la force employée
- l’amplitude d’action
- la vitesse d’exécution
- l’accélération du mouvement
Réalisation :
- les palettes sont correctement immergées
- les deux jambes poussent instantanément
- le tronc a une ouverture limitée
- les bras et avant-bras sont alignés et proches de l’horizontale
- la poussée des jambes est dynamique et continue
- le tronc s’ouvre régulièrement
- les bras interviennent dynamiquement dès que les mains passent les genoux
- les poignées des avirons ont une trajectoire horizontale
- les jambes sont en extension
- la ligne des épaules est en arrière du bassin
- les palettes sont encore immergées
- le tronc reste en soutien
Exigences particulières :
- les jambes travaillent symétriquement dans un plan vertical
- le tronc se déplace dans l’axe
- les épaules sont à la même hauteur
- la poignée est tenue par la main sans crispation
- les palettes sont verticales et immergées
Le dégagé
Cette action délicate à effectuer est la transition entre la phase d’appui et la phase de replacement. Le dégagé consiste à sortir les palettes de l’eau sans perturber l’équilibre ni freiner le bateau.
Réalisation :
- les palettes sont sorties de l’eau par un abaissement des poignées
- les palettes sortent de l’eau verticalement
- le tronc reste en soutien
- les palettes sont mises à plat
Exigences particulières :
- les jambes restent allongées
- les épaules sont en arrière du bassin
- les palettes sont mises à plat en limitant la flexion des poignets
La phase de replacement
Cette phase commence dès que la palette est sortie de l’eau et se termine lorsque la palette est de nouveau immergée. Le rameur passe de la position «sur l’arrière» à la position «sur l’avant».
Elle a pour objectif de préparer un appui efficace tout en limitant la perte de vitesse de la coque et en favorisant la récupération du rameur.
Cette phase est caractérisée par :
- une extension des membres supérieurs
- une fermeture progressive de l’angle tronc – cuisses
- une flexion contrôlée des membres inférieurs
L’efficacité de cette phase dépend de :
- la coordination du placement des différents segments
- du contrôle gestuel
Réalisation :
- le tronc se positionne progressivement après le replacement des bras
- les jambes fléchissent à vitesse régulière et contrôlée
- le croisement des mains s’effectue main gauche au-dessus de la main droite et main gauche devant la main droite
- le tronc atteint sa position optimale avant la fin du replacement
- les palettes ont une trajectoire horizontale et proche de l’eau
- les palettes sont en position verticale avant la fin du replacement
Exigences particulières :
- le tronc reste dans l’axe
- les mains sont continuellement en mouvement
- les poignées suivent une trajectoire horizontale
- les différents placements s’enchaînent de manière fluide et contrôlée favorisant le relâchement donc la récupération.
La prise d’eau
C’est la transition entre la phase de replacement et la phase d’appui. La prise d’eau consiste à immerger les palettes sans perturber l’équilibre ni marquer de temps d’arrêt.
La qualité de sa réalisation est déterminante pour la suite.
Réalisation :
- sur l’avant, les tibias sont verticaux, le tronc est près des cuisses, les bras sont allongés
- les palettes sont immergées par une ouverture de l’angle bras tronc
Exigences particulières :
- il ne doit y avoir aucun temps d’arrêt
- le regard du rameur est tenu à l’horizontale
La tenue de l'aviron
Elle est caractérisée par :
- une accroche par les phalanges permettant de tractionner sans serrer la poignée
- une flexion limitée des poignets
En pointe
La main extérieure est placée à l’extrémité de la poignée, le pouce en dessous. Les mains sont écartées d’environ 20 à 25 centimètres.
En couple
Les mains sont placées à l’extrémité des poignées, les pouces en bout, afin d’utiliser la totalité du levier.
La pratique en couple présente un aspect particulier : le croisement
Celui-ci se réalise pendant une partie de la phase d’appui et de replacement. Le dessus de la main droite vient alors se loger dans le creux du poignet gauche.
Ce contact entre les deux mains tend à minimiser les déséquilibres.